Quand sera brisé l'infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l'homme
- jusqu'ici abominable- lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi ! La femme trouvera de l'inconnu !
Ses mondes d'idées différeront-ils des nôtres ? -
Elle trouvera des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses; nous les prendrons; nous les comprendrons.

Arthur Rimbaud, Lettre à Paul Demeny, 15 mai 1871.

"Il fallait que je maîtrise ma peur du noir.
N'était-ce qu'un curieux rêve ?
Etait-ce bien lui et moi hier soir ?
Oui.

J'allais vers quelque-chose d'inconnu et d'excitant.
Pourquoi cette fascination ?
Ce n'est pas grand chose en vérité.
Les voici,
Que va-t-il arriver ?
Cela nous transperçait seulement.
On comprenait qu'il était temps maintenant,
temps de quoi ?
Il se dressa d'un bond et me toucha et aussitôt je me mis à briller.
Je lui dit : tu es tout brillant.
Il me cria : N'oublie pas.
Il n'y eu rien de plus, il resta muet,
rendu muet par de nouveaux flots.
Il était là, mais hors de portée.
N'oublie pas ! que voulait-il dire ?

Où étais je moi-même ?
Je restais là parmi de nouvelles choses jamais vues et il fallait que je comprenne.
Comprendre comprendre - ce message ne parvenait pas jusqu'à moi
et Asalk était allongé sur le sol et brillait,
non ne brillait pas, était un champs de lumière.
Le temps était écoulé.
Trop tard pour trouver le temps de le rattraper.
Trop tard pour garder quelque-chose.
Trop tard. Qu'est-ce qui n'allait donc pas ?

La course allait nous quitter.
Déjà nous nous trouvions à l'arrière.
Comme si nous n'avions jamais existé.
Sur quoi donc n'avions-nous pas eu prise ?
Personne n'avait tendu les mains ?
Nous ne disons rien.
Je vois sans comprendre.
Voir sans pouvoir penser.
Il est trop tard pour chanter maintenant."