Julie Chaffort s'est nourrie du territoire de sa résidence à Monflanquin – de ses paysages, de ses atmosphères, de ses habitants
et de leurs activités pour alimenter un scénario, une fiction. On y trouve l'importance de la musique et des mots, en écho aux mondes
intérieurs des personnages du film.

Amoncellement de gestes, de neige, de phrases. Un indéfini de matériaux hétéroclites.
Ni inclassables, ni à classer, mais simplement déclassées : choses vidées de noms sur un terrain vidé de cultures et de constructions,
ruiné. D'autres types de circulations apparaissent.

Tout est là, d'emblée étalé à la surface
Entre deux plans, séquences, figures /.../
une brusquerie, voilà ce qui arrive.

Dans « La barque silencieuse » de Julie Chaffort, il y a un récit et il y a un récitant.
Donc du silence et une voix. Une voix de lecteur.
Le lecteur silencieux entend une voix, lisant. La voix de son crâne.

Puis, il y a un autre récit. Là où nous circulons, entre les choses : les images, les objets (les accessoires), les paysages (les décors),
les effets de miroirs (les représentations), les projections (les ombres), les voix, les mots, les chants, les sons, les animaux et les humains.
Les images montent dans le crâne, jusqu'à une sorte de délire.
Délire par effets de voisinages, de frictions, de disjonctions.

Le burlesque est une vengeance, une sauvagerie, une danse païenne, une manière de prendre le large.
Et le poétique dans tout ça ? « Notre royaume est celui de l'entre-deux » nous dit Freud.
- Christophe Ballangé

Produit par Pollen, artistes en résidence à Monflanquin et avec le soutien du Conseil Régional dʼAquitaine, de la DRAC Aquitaine,
du Conseil Départemental du Lot-et-Garonne et de la Communauté de Communes Bastides en Haut Agenais Périgord.